Nous dédions ces lignes à une petite icône au parcours exceptionnel : Françoise Giroud, petite mais déterminée à changer les codes ! 

La femme sera vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. 

Françoise Giroud de son vrai nom Léa France Gourdji, naît le 21 septembre 1961 à Lausanne. Journaliste, écrivaine et femme politique française, elle sera nommée en 1974 secrétaire d'État chargée de la Condition Féminine par le président. Françoise, novatrice et persévérante chamboule tout ! Rien ne lui fait peur !
 


Un début de carrière au cinéma 

Le père de Françoise Giroud meurt prématurément, laissant sa famille dans une situation financière difficile. Contrainte d'arrêter l'école à 14 ans, Françoise suit une formation de deux mois et devient dactylographe. Un ami de la famille, Marc Allégret, lui propose d'assister André Gide de temps en temps; il l'aidera à devenir la première femme script du cinéma français.

Gourdji, son nom de famille, apparaît au générique de fin de "La Grande Illusion" en tant qu'assistante metteur en scène de Jean Renoir puis elle deviendra celle de Jacques Becker sous le nom de Françoise Giroud, pseudonyme qu'elle gardera tout le reste de sa vie. 

En 1942, elle obtient une autorisation de travail à l'Institut des Hautes Études du Cinéma (IDHEC). Ces opportunités variées lui ouvrent les yeux et Françoise se découvre une passion pour l'écriture.

Elle sera par la suite, agent de liaison pour la Résistance lors de la guerre, et sur dénonciation, fera un séjour à Fresnes (prison utilisée par les Allemands pendant l'Occupation pour emprisonner et torturer les opposants et résistants) de mars à juin 1944.

La découverte du journalisme

En 1943, elle écrit régulièrement dans un périodique allemand édité en français par la propagande d'occupation, "Le Pont". 

À la sortie de la guerre, elle est engagée par Hélène Lazareff comme directrice de rédaction du nouveau magazine "Elle". Françoise veut insuffler au magazine une ligne éditoriale qui lui ressemble, moderne et féministe. Le magazine titrera  en 1954 "70 romancières, 300 romans : Les femmes de lettres s'imposent". Par ailleurs, il abordera aussi plusieurs sujets considérés inhabituels voire tabous pour l'époque comme la frigidité ou l'hygiène.

En 1953, elle fonde "L'Express" en compagnie de Jean-Jacques Servan-Schreiber et s'oppose aux guerres d'Indochine puis d'Algérie. Sa prise de position dans le journal lui vaudra, en guise de représailles, le plasticage de son appartement (détruit à la bombe artisanale). Elle restera cependant directrice de rédaction au journal jusqu'en 1974 et écrira son premier livre "Si je mens" en 1972.

Elle publiera également plusieurs essais dont "La Nouvelle Vague : portrait de la jeunesse" en 1958; une enquête qui donne la parole aux jeunes issus de tous les milieux sociaux. "La Nouvelle Vague" deviendra une expression qui qualifiera les cinéastes issus des Cahiers du Cinéma (Jean-Luc Godard, François Truffaut, Eric Rohmer, Jacques Rivette, Claude Chabrol ...).

L'investissement en politique 

En 1974, elle est nommée secrétaire d'État chargée de la Condition Féminine, par le président de la République Valéry Giscard d'Estaing. Françoise prend son nouveau rôle très au sérieux et œuvrera pour améliorer la qualité de vie des Françaises. Elle déclare en 1974 "Les femmes sont une catégorie à part et ce qu'il faut arriver à faire justement, c'est qu'elles cessent de l'être". Elle s'appuiera sur des groupes de travail thématiques pour proposer "cent une mesures" en faveur des femmes dont la mise en place de droits propres, la lutte contre les discriminations, ou l'ouverture des métiers dits masculins, etc. Le gouvernement va en retenir 80, qu'il fera appliquer.

En 1976, Françoise Giroud écrit au Président de la République pour mettre fin à sa mission. Consciente qu'il s'agit d'un travail de longue haleine, Françoise savait pertinemment que les mesures proposées prendraient du temps à être mises en place. En réponse aux questionnements sur son bilan, elle déclare "qu'il n'y a pas de secrétariat d'état aux miracles".

Françoise Giroud quitte la politique en 1979 après un court passage en tant que Secrétaire d'État à la Culture et une candidature aux élections municipales de 1977 dans le 15e arrondissement de Paris. 

Le retour à l'écriture

En 1979, elle fonde l'association "Action contre la faim" avec d'autres intellectuels comme Alfred Kastler, prix Nobel de physique. Elle tente également de réintégrer son journal, "L'Express". Malheureusement, celui-ci vient d'être vendu et les nouveaux éditorialistes refusent son retour.

Elle signe alors des chroniques dans "Le Journal Du Dimanche", mais c'est finalement en 1983, qu'on lui propose d'être éditorialiste au "Nouvel Observateur"; place qu'elle accepte volontiers. Elle y écrira pendant 20 ans des chroniques de télévision. En parallèle, elle continuera de publier des essais et romans qui connaîtront beaucoup de succès. Françoise deviendra notamment membre du jury du prix Femina en 1992. 

C'est en sortant d'une première à l'Opéra Comique que Françoise fera une mauvaise chute dans le grand escalier. Bien que très affaiblie, elle travaillera le lendemain. Le soir même, Françoise tombe dans le coma et meurt le 19 janvier 2003 sans avoir repris connaissance.

En mémoire à sa mère, sa fille amènera jusqu'au bout son projet de créer un prix du journalisme en son honneur. Aujourd'hui co-existent, le Prix Françoise Giroud qui "récompense le meilleur portrait paru dans la presse écrite de langue française, quotidienne, hebdomadaire ou mensuel" ainsi que le Prix Françoise-Giroud Nouvelle Vague qui "récompense une innovation journalistique ou une action journalistique en faveur de la défense des libertés" .
 
Sources : Françoisegiroud.com ; Le Monde ; Lumni Enseignement ; Elle
Elsa Sarracanie

Titre

Bonne idée de créer une mode pour les petites trop souvent oubliées

— Espinet Michèle