Aujourd'hui, je vous présente Marion Claveirole, une assistante sociale d'1m50, qui a fondé Indiza, une structure de conseil social dans les Landes et le Pays Basque.  

 Je suis particulièrement touchée par les personnes qui forcent le destin, même lorsque tout paraît fermé pour aller là où elles ont envie d’aller.

Est-ce que tu peux commencer par te présenter ?

Je m’appelle Marion, j’ai 36 ans, et je suis maman de deux petites filles de 8 et 5ans. Je vis dans le Sud les Landes à la limite du Pays-Basque, mais je suis Auvergnate !

Je suis l’ainée d’une famille de 4 filles, dont 3 petites ! Je mesure 1m50.

 

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ?

J’ai été diplômée d’État en 2007 en Auvergne. J’ai commencé à travailler pour le département en polyvalence de secteur. C’est le poste le plus « généraliste » car on intervient sur un territoire, pour toute la population qui vit sur ce secteur.

Ensuite, l’envie de nouveaux horizons m’a appelée, et je suis partie vivre 1 an ½ en Afrique du Sud. Là-bas, j’ai fait du bénévolat dans un orphelinat, et aussi dans une association qui aidait les jeunes vivant dans des bidonvilles à avoir leur bac et à accéder aux études supérieures. C’était passionnant d’expérimenter d’autres façons d’aider tant dans les dispositifs établis dans un autre pays, que dans la relation d’aide elle-même. Cette expérience a vraiment alimenté ma réflexion autour de ma posture professionnelle.

A mon retour en France, je me suis établie dans le Sud des Landes près de Bayonne. J’ai travaillé pour le 1% logement, pour un service social qui intervient dans les entreprises dans l'accompagnement à l'accès au logement ainsi que pour l’éducation nationale (assistante sociale scolaire).

C’est suite au congé maternité après la naissance de ma deuxième fille que je me suis formée au Développement du Pouvoir d’Agir (DPA) et que j’ai pu ajouter le coaching à ma palette de savoir-faire.

 

Devenir assistante sociale, est-ce que c'était une vocation ?

Oui et non. C’est un métier passionnant et ouvert sur le monde. Il fait la passerelle entre les services administratifs, les politiques sociales dont les rouages sont bien souvent difficiles à comprendre, et les personnes qui, en situation de fragilité ont besoin d’aide, mais ne savent pas forcément par où prendre les choses.

Il y a beaucoup de psychologie, de sens de l’écoute, d’analyse, mais aussi beaucoup de connaissances juridiques. On peut travailler auprès d’une multitude de publics, on rencontre des histoires de vie différentes chaque jour.

Voilà pourquoi j’aime ce métier. Je n’ai jamais imaginé faire autre chose.

 

Assistante sociale, c'est un très beau métier mais ça doit être aussi très difficile. Quelle est la situation qui t'as le plus marquée ?

Il est difficile de répondre à cette question car je suis soumise au secret professionnel au sens le plus strict. Beaucoup de situations me touchent. Cependant, je suis particulièrement touchée par les personnes qui forcent le destin, même lorsque tout paraît fermé pour aller là où elles ont envie d’aller. Je pense notamment à une femme que j’ai accompagnée, qui après des années de souffrance a été diagnostiquée autiste Asperger. Elle a tout quitté et est arrivée sans rien (ni logement, ni connaissances) dans une région inconnue. Elle a su se faire suivre par les professionnels qu’elle avait choisis et qui avaient eux-mêmes des délais d’attente considérables pour les prises en charges. Et bien avec ténacité, alors que tout semblait voué à l’échec, elle a réussi à dépasser les obstacles à se construire un nid, se faire sa place. Je trouve ça beau, car cela montre qu’il faut toujours garder espoir.

 

Entreprendre, est-ce que c'est quelque chose que tu avais envisagé ?

Je n’ai vraiment osé l’envisager que suite à ma formation en coaching, mais cette envie était bien au fond de moi depuis toujours je crois. J’avais cette envie de pouvoir mettre davantage « ma patte » dans mon métier. Cependant, pour entreprendre il faut proposer quelque chose de novateur et qui réponde à un besoin ! Il y a très peu d’assistantes sociales libérales en France. Donc c’était un peu l’inconnu... 

 

Comment as-tu eu l'idée de créer ta structure ?

C’est donc suite à ma formation de coaching DPA (Développement du Pouvoir d'Agir) que j'ai souhaité proposer des services conjuguant le travail social et le coaching.

Je me suis aussi rendue compte que le mot « assistante sociale » était empreint de beaucoup de préjugés et de représentations négatives. Et que beaucoup de personnes qui traversent une période délicate n’osent pas ou ont honte de frapper à la porte des services sociaux. Les services sociaux publics étaient eux-mêmes débordés et en sous-effectif, ils peuvent être dans l'incapacité de répondre aux attentes et aux besoins des gens.

Pourtant, le besoin d’aide n’est pas uniquement réservé à des personnes économiquement défavorisées ! Nous traversons tous à un moment de notre vie des moments plus sensibles où un coup de main extérieur serait bienvenu.

Souvent, quand je rencontre des personnes qui ont honte de venir me voir, je leur dis « si vous connaissez quelqu’un qui n’a pas ou n’a jamais eu de problème dans sa vie, je veux bien que vous me la présentiez ».

L’idée était donc de proposer des consultations de conseil social et de coaching pour tout un chacun. Je souhaite que tout le monde puisse se sentir à l’aise de me consulter. Et surtout que toute personne puisse trouver quelqu’un à qui confier ses difficultés pour trouver des solutions.

Mon champs d’intervention est large. Je peux intervenir sur des problématiques d’ordre familiales, professionnelles, administratives, de santé, relationnelles, handicap, éducatives, logement, décisionnelles…

J’accompagne aussi en profondeur les changements de vie, ou bien les remises en question dans la partie « coaching ».

L’important, c’est que chaque personne qui me consulte reparte avec une ou des solutions concrètes et viables, puisse y voir plus clair et sache par où prendre le problème. Car c’est souvent le sentiment d’impuissance qui fait souffrir. Et quand on est seul la « tête dans le guidon », on ne parvient pas à entrevoir les solutions. 

 

Indiza, est-ce que tu peux nous en dire plus ?

Indiza est un mot Zoulou qui veut dire « l’envol ». C’est un clin d’œil à mon passage en Afrique du Sud qui m’a tant appris. Mon logo est un petit oiseau qui s’envole. L’idée était à travers ce nom que je puisse accompagner les personnes qui me consultent vers un nouvel élan, un envol. Se sentir plus léger.

Ce qui est amusant, c’est que je vis à la jonction des Landes et du Pays-Basque, et que j’ai découvert qu’Indiza est aussi un mot Basque qui veut dire « l’index » ! Un double sens donc !

Mais il est important de préciser que je consulte sur toute la France avec des téléconsultations !

 

Tu accompagnes à la fois les particuliers, les entreprises et les collectivités sur des sujets variés, quelle est ta journée type ?

Les matinées sont consacrées aux consultations auprès des particuliers, que ce soit en physique pour les personnes qui habitent sur Bayonne et les environs, ou en téléconsultation pour toute la France.

Tous les après-midi, j’interviens en institution (cliniques, entreprises, collectivités).

Je travaille aussi le samedi afin de laisser plus de créneaux de consultations. L’avantage, c’est que je suis réactive et vite disponible.

 

En tant que consultante sociale, tu es pleine de bons conseils. Quels conseils nous donnerais-tu en ce moment pour gérer nos angoisses liées au contexte ?

Je dirais qu’il est important malgré toutes les restrictions de maintenir nos liens sociaux. Car l’être humain à réellement besoin de contacts avec ses pairs. Alors nous pouvons faire preuve bien entendu de créativité pour pouvoir conjuguer liens sociaux et mesures barrières.

Et puis, il est aussi important de se replacer en tant qu’acteur. Car comme je le dis plus haut, le sentiment d’impuissance peut vraiment faire souffrir. Et en ce moment, on peut vite se sentir dépassé et impuissant face à la crise sanitaire et économique.

Alors il ne faut pas hésiter à agir là où on peut. Dans une association, des groupes de travail, dans la famille… Bref tout ce qui peut avoir du sens pour nous et surtout ne pas perdre notre capacité à agir.

 

Pour finir, quelques questions pour mieux te connaître !

Ton activité favorite quand tu as du temps libre  

Il y en a plein, mais j'opte pour une balade au grand air en famille et avec notre nouvelle arrivée à la maison : notre petite chienne Golden Retriever pour qui je fonds.

Ta tenue de tous les jours

Un jean slim, un top sympa selon la saison, avec des boucles d’oreilles ou un foulard assorti.

Ta pièce préférée chez Petite and So What

Je les aime vraiment toutes. Mais je dirais que celle que je porte le plus souvent est la chemise Audrey car elle va aussi bien par temps chaud qu’en hiver sous un pull ou un cardigan. J’adore son col qui amène une petite touche raffinée sur une tenue toute simple. Mais je pense que les chemises que je viens de recevoir de la nouvelle collection vont prendre rapidement leur place dans mon quotidien !

Ton dessert préféré

Une tarte aux fruits toute simple.

Les trois objets qui ne quittent pas ton sac à main

Mon agenda, ma jolie théière thermos et mes lunettes de soleil !

Ton dernier coup de cœur à nous partager

Et bien justement, ma fameuse théière isotherme « Flower » de chez YokoDesign. Elle est trop jolie ! Elle me suit partout depuis que mon chéri me l’a rapportée de notre chez notre épicerie vrac. 

Ma devise :

Le social ? Nous sommes TOUS concernés…

 

Merci beaucoup Marion  !

 

joana skorupan
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